Tout comme Khayyam, Gérard de Nerval a traduit cette volonté intime d’être modelé par l’équilibre d’une poussée intérieure et de l’action
du modeleur. C’est par exemple dans l’atelier où des ouvriers tirent de la glaise l’extraordinaire lama onirique d’Aurélia :
" J’entrai dans un atelier où je vis des ouvriers qui modelaient en glaise un animal énorme de la forme d’un lama, mais qui paraissait devoir être muni de grandes ailes. Ce monstre était comme traversé d’un jet de feu qui l’animait peu à peu, de sorte qu’il se tordait, pénétré par mille reflets pourprés, formant les veines et les artères et fécondant pour ainsi dire l’inerte matière, qui se revêtait d’une végétation instantanée d’appendices fibreux, d’ailerons et de touffes laineuses. Je m’arrêtais à contempler ce chef-d’oeuvre, où l’on semblait avoir surpris les secrets de la création divine. " - C’est que nous avons ici, me dit-on, le feu primitif qui anima les premiers êtres..."
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