xmlns:fb='http://www.facebook.com/2008/fbml' xmlns:og='http://opengraphprotocol.org/schema/'> La Pensée Du Jour: juillet 2022

lundi 25 juillet 2022

Celui qu'aime mon être, l'avez-vous vu ? (Abu Said Abi al- Khayr)

Ainsi parle l’amante dans le Cantique des Cantiques. Chercher sans trouver. C’est si souvent le cas que cela finit par ressembler à un amour non partagé, insatisfait, non réciproque. Mais il en est ainsi à cause des voiles, les voiles innombrables qui nous entourent. Et c’est souvent ainsi que les choses doivent se passer car quelque chose en nous doit apprendre à attendre.










 








mardi 12 juillet 2022

CARTHAGE PUNIQUE

La civilisation carthaginoise ou civilisation punique est une ancienne civilisation située dans le bassin méditerranéen et à l'origine de l'une des plus grandes puissances commerciales, culturelles et militaires de cette région dans l'Antiquité. 








 

La voie secrète ( Rûmi )


lundi 11 juillet 2022

les arbres sont des poèmes ( Khalil Gibran )


PARDON - MEHILA (Yaacov Ben Denoun)

Pardon (Mehila) Yaacov Ben Denoun



Mehila
A ceux que j'ai mal aimés, ou insuffisamment, ou sans allant.
A ceux que j'ai mécontentés, et qui peuvent m'en vouloir,
Qui se sont sentis touchés par mes paroles, mes postures, mes faiblesses.
Mehila
Aux malades que je n'ai pas visités, aux parents qui m'attendaient,
A ceux à qui j'ai refusé un geste de justice, un don ou une offrande,
A ceux que j'ai laissés seuls, sans secours, sans affection.
Mehila
Aux amis que j'ai déçus, à ceux qui espéraient de moi plus qu'une consolation,
A ceux qui cherchaient ma présence, à ceux qui me guettaient du regard,
A ceux qui dans le silence découvraient l'absence et la prière insatisfaite.
Mehila
Aux intentions louables, à mes actes manqués, à l'apparente indifférence,
Aux illusions perdues, aux rêves imparfaits, aux appels à la chance,
Aux ambitions ultimes, aux horizons ouverts, aux regrets de l'enfance.
Mehila
A ceux qui me sont proches, qui me frôlent le coeur,
Aux fleuves qui descendent, aux ruisseaux qui remontent,
A la chère incandescence dans des yeux si peu croisés.
Mehila
De n'être qu'un souffle, qu'une exaspération,
De n'être pas sensible aux tiédeurs de la patience,
A ces incertitudes que souvent j'affectionne.
Mehila
De n'être pas intime avec la perfection,
De ne vouloir les cimes que par ma prétention,
Et d'oublier la vie qui palpite et s'enflamme.
Mehila
De vouloir, d'essayer, souhait certainement futile,
De ne pas arriver à embrasser ce monde,
A irriguer ma vie de sèves de contentement.
Mehila
Pour mes errances, pour mes pensées inquiètes,
Pour l'appel à la danse, pour mon pas qui s'arrête,
Pour n'être pas à l'heure, à votre rendez-vous.
Mehila
Pour avoir interrompu votre quiétude, pour la colère rentrée,
Pour le sort qui nous est fait, pour ces hivers si rudes,
Pour ne pas être souvent le héraut de la cause qui vous est chère.
Mehila
Pour ce temps que nous partageons, qui ne vous honore pas,
Pour ces murmures fébriles, ces embrassades furtives,
Pour ces mots de vermeille qui n'ont pas pris l'envol.
Mehila
De ne pas saisir le bonheur de vivre dans votre sillage,
De chercher toujours ailleurs les liens de l'arrimage,
De regarder vers l'Est des passions de mon âge.
Mehila
De ne pas avoir la ressource de vous aimer plus fort,
Mes amis, mes soleils, mes compagnons du jour,
De vous porter ombrage en désespérant encore.
Mehila
Aux bras délaissés, aux mains qui s’entrouvraient,
A ce destin fébrile qui préparait mes pas,
A ces déconvenues précédant le départ.
Mehila
Pour ces chemins qui parfois nous invitent,
Pour ces désirs torrentiels qui irriguent nos jours,
Pour l’appel de la route, le rêve d’un ciel plus bleu.
Mehila
Pour ces regrets que j’ai pu mettre au monde,
Pour mes paroles sevrées de l’amour qui est dû,
Pour ces brisures du temps devenus des parcours.
Mehila
Pour ces étoiles qui brillaient dans mon ciel,
Pour l’éclat des prières, pour l’or des espérances,
Pour ces envies d’azur aussi fragiles qu’un jour.
Mehila
Pour mes égarements, pour les roses fanées,
Pour les herbes jaunies et les tiges tremblantes,
Pour l’étincelle de vie, pour la sève dormante.
Mehila
Pour les écueils, les rochers aiguisés,
Pour la proue des navires qui venaient s’y figer,
Pour mon coeur insensible à vos peines intimes.
Mehila
Pour ces liens distendus, pour ces maillons épars,
Pour cette âme de passeur, pour l’envie de donner,
Pour n’avoir pas transmis ce qui lors pouvait l’être.
Mehila
Pour ces colères, pour ces coups de tonnerre,
Pour ces vagues venues d’océans rugissants,
Pour ces tumultes inutiles, ces rumeurs aux bruits creux.
Mehila
Pour ces plaintes, pour ces lamentations,
Pour les murmures du vent, les sifflements sonores,
Pour cette conscience de soi complaisante à l’excès.
Mehila
Mehila
Je reviens sur mes pas,
Pour changer d’horizon.
Mehila
Mehila
Que votre regard me pardonne
Avant que les portes se referment.
Mehila
Pour ces chants qui ne sont plus, pour le passé des passions,
Pour tous ces rires diffus, pour ces traces d'émotion.
Je vais encore vous dire, le plus tendrement du monde,
Ce mot de l'affliction qui deviendra la joie.
Mehila, à tous, Mehila.

jeudi 7 juillet 2022

Degas, le corps mis à nu (Musée d'Orsay)



On m'appelle le peintre des danseuses, on ne comprend pas que la

 danse a été pour moi un prétexte à peindre de jolies étoffes et à rendre

 le mouvement (Degas).

Des nus resplendissants d'intimité, où les chairs et les muscles colorés

 façonnent les corps, saisis dans l'accomplissement de gestes quotidiens.

 A la perception de l'instant, Degas ajoute celle de l'espace grâce aux vibrations 

de la lumière... et des mouvements mis à nu.



Les gens sans imagination ...(Boris Vian )

La Pensée Du Jour: Les gens sans imagination ...(Boris Vian ...

samedi 2 juillet 2022

St Yenne : « Tu renais de ton sang, et ta fille à son tour - Est Mère de celui qui lui donna le jour. »

Terrible histoire, propre à pousser l’individu à remettre
 en question tout ce qu’il a appris et adopté, toutes ses 
certitudes, toutes ses bases morales … Nous trichons 
tous quelque peu et trouvons toujours le moyen de nous 
absoudre de nos péchés et de nos fautes. Sans cela, 
il serait bien difficile à n’importe lequel d’entre nous 
de supporter la vie et de s’assumer.

Ecoutez cette incroyable histoire :

Pour avoir dérobé un quignon de pain pendant une période de grande famine au 17ème siècle dans le Sud de l’Italie, un homme du nom de Cimon fut condamné à la prison perpétuelle et à la privation de nourriture jusqu’à ce que la mort s’ensuivît.

Sa fille, nommée Pera, obtint de l’autorité carcérale le droit de lui rendre visite, à la condition qu’elle ne lui apportât aucune nourriture à consommer. Les gardiens furent sensibilisés à la chose et invités à y apporter une attention particulière.La fille rendait donc visite quotidiennement à son père et, après avoir passé un moment en sa compagnie, comme à échanger avec lui dans une grande proximité physique et complicité, elle s’en retournait, le laissant purger son calvaire dans sa geôle…

Les vigiles se moquaient d’abondance de l’entêtement de la fille et s’amusaient à parier sur le nombre de jours que le père pourrait résister à la faim. Certains ne manquaient cependant pas d’être intrigués par la résistance peu commune du vieillard.Ils finirent par ne plus en rire et décidèrent de renforcer considérablement leur surveillance. Ils fouillèrent la fille au corps à chacune de ses visites et en furent pour leur peine. Ils échafaudèrent alors plusieurs stratagèmes pour observer et analyser chacun de ses gestes pendant la visite à son vieux père.La surveillance tatillonne finit par payer et les gardes découvrirent, abasourdis, que la femme … allaitait en cachette son père, ce qui lui permettait, sinon de faire bombance, du moins de survivre.

Elle fut arrêtée et emprisonnée également mais ses geôliers étaient terrassés par l’émotion et le firent savoir à travers la ville, plaidant même vigoureusement pour que le cas fut réétudié et la sentence commuée. Ils obtinrent gain de cause et le vieil homme et sa fille furent libérés et renvoyés à leur foyer sans autre forme de procès.

Là est l’essentiel de cette curieuse et merveilleuse histoire. Il est évident qu’il s’en est immédiatement créé une multitude de versions, avec adjonction de romanesque, de sentimentalisme et autres eaux florales.  

La scène a été décrite dans le poème suivant, dû à Étienne La Font de Saint-Yenne, homme de lettres français qui vécut de 1688 à 1771 :

‘’Quel spectacle touchant ! Quel merveilleux tableau !
Chargé d’ans et de fers Cimon presque au tombeau,
Trouve au sein de sa fille une nouvelle vie :
Cimon ! de quel bonheur ta misère est suivie !
Tu renais de ton sang, et ta fille à son tour
Est Mère de celuy qui luy donna le jour.’’


Stéphane Mallarmé, "Brise Marine"

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.

Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres

D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !

Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux

Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe

Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe

Sur le vide papier que la blancheur défend

Et ni la jeune femme allaitant son enfant.

Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,

Lève l'ancre pour une exotique nature !


Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,

Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !

Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,

Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages

Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...

Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots ! 


                                                                      Stéphane Mallarmé, "Brise Marine"

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