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mercredi 26 septembre 2018

Le sacrifice des ânes - Alfred Capus

Pindare, le plus célèbre des poètes lyriques, naquit à Thèbes en Béotie, la première année de la LXVe olympiade, 520 ans avant J.-C. Il était fils de Scopelinus, selon quelques autres, de Daïphante ou de Pagondas.
L'histoire de ses premières années nous présente un de ces faits extraordinaires que l'Antiquité fabuleuse se plaisait à inventer pour jeter un reflet mystérieux sur la gloire de ses grands hommes. On raconte qu'allant à Thespies, dans sa jeunesse, il se trouva fatigué de la route, qu'il se coucha et s'endormit dans le chemin. Pendant qu'il goûtait les douceurs du sommeil, des abeilles vinrent se reposer sur ses lèvres, et sans lui faire aucun mal y laissèrent un rayon de miel. On vit dans cet événement un présage certain de la célébrité à laquelle parviendrait le jeune Pindare et de la supériorité qu'il obtiendrait un jour sur ses rivaux.
En effet, peu de temps après il remporta sur Myrtis  le prix de poésie. Dans les assemblées publiques de la Grèce, d'où les femmes étaient exclues, Pindare l'emporta sur tous ceux qui osèrent disputer avec lui le prix de la poésie. On lui rendit, de son vivant même, les plus grands honneurs, et les personnages les plus considérables recherchèrent son amitié. Alexandre, fils d'Amyntas, Gélon et Hiéron, rois de Syracuse, le comblèrent de leurs faveurs. Enfin la prêtresse de Delphes déclara qu'Apollon voulait qu'on donnât au poète la moitié des prémices qu'on offrait sur ses autels, et après sa mort les Thébains décrétèrent que, pour perpétuer la mémoire de leur poète national, on rendrait à ses descendants les mêmes honneurs.




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