Le répertoire du hautboïste baroque n’est pas le plus vaste qui soit, surtout si on le compare à celui de son parent le traversiste ; mais au sein de ce corpus d’ampleur modeste, que de merveilles ! Outre le grand nombre d’airs de Bach avec une partie de hautbois solo, il est quelques trios (ou quatuors, quand le basson s’émancipe) qui rappellent quelles délices offrent les anches doubles ; de ce nombre sont ceux de Fasch, ceux de Pla, et bien sûr les six sonates de Zelenka (cataloguées ZWV 181). Celles-ci constituent peut-être ce qui a été écrit de plus virtuose pour le hautbois baroque. Les traits fusent de toutes parts ; on croirait certains bariolages écrits pour des cordes ; les notes répétées ne sont pas épargnées non plus. Et tout cela, bien sûr, ne doit pas sentir l’effort ou le démiurge, comme ce serait le cas de la virtuosité romantique : cela doit être brillant mais élégant. On se demande bien d’ailleurs à qui un tel cadeau empoisonné pouvait être destiné.
Loïc Chahine
Loïc Chahine
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